Respirer à votre santé ! Mieux comprendre la cohérence cardiaque
Peut-être que la plupart d'entre vous (si vous pratiquez le yoga, par exemple) mesure déjà l’importance de la respiration pour sa santé. Mais savez-vous vraiment pourquoi ? Levons ici quelques mystères.
Rappelons pour commencer les rôles endossés par le diaphragme et les poumons lorsque nous respirons (vraiment) :

Masser les organes internes en les compressant et de ce fait favoriser la digestion et le retour veineux (un diaphragme bien entraîné peut s’abaisser jusque 10 cm),
Oxygéner toutes nos cellules,
Participer à l’équilibre acido-basique de notre corps (les acides s’évacuent en partie à travers nos poumons),
Tonifier les lombaires et le périnée,
Favoriser la détente par la stimulation du système parasympathique (la compression de l’abdomen permet de stimuler le nerf vague).
La respiration est la seule fonction vitale qui peut être à la fois gérée par notre système nerveux autonome (nous respirons sans y songer) et sur laquelle nous pouvons aussi prendre le contrôle (sans l’aide de médicaments). Si seulement il en était de même pour la digestion ou l’ovulation me direz-vous... Selon toute vraisemblance la respiration devient donc notre outil numéro 1 pour agir sur l’équilibre du système nerveux autonome*.
Ce dernier est constitué de deux branches, complémentaires et antagoniste :
Branche orthosympathique | Branche parasympathique |
Action (physique et mentale) | Digestion, repos, nettoyage, réparation |
Dépense l’énergie | Reconstitue le stock d’énergie |
Stimulé à l’inspiration | Stimulé à l’expiration |
Accélère la fréquence cardiaque | Ralentit la fréquence cardiaque |
Pourquoi s’y attarder ?

A vrai dire, toute pathologie s’accompagne d’un déséquilibre entre notre système orthosympathique et parasympathique, d’un décalage entre nos dépenses et nos ressources d’énergie. S’exercer à respirer c’est redonner au corps ce dont il a besoin pour fonctionner de manière optimale, retrouver l’équilibre. Il existe une façon très simple pour tendre véritablement vers cet état d’équilibre : pratiquer la cohérence cardiaque.
*Le système nerveux autonome (ou végétatif) est la partie du système nerveux responsable des fonctions automatiques, non soumises au contrôle volontaire.
L’entrée en scène du cœur
Le constat est très simple : si un état émotionnel peut influencer notre rythme cardiaque alors le contraire est aussi possible. A ce stade, on comprend donc que notre cœur peut avoir une action sur notre cerveau. Et un moyen très simple d’influencer notre cœur est… la respiration. Entre le souffle coupé et un soupir de soulagement, il y a 50 nuances d’émotions.
Le cœur se retrouve donc au centre de tout ; rien de nouveau sous le soleil de l’Egypte antique qui considérait que le cœur était le centre de la vie et la source de la sagesse humaine et non pas la tête. Le cerveau raisonne, le cœur résonne.
Les principes de la cohérence cardiaque
Ce qu’il faut savoir tout d’abord c’est que notre fréquence cardiaque n’est pas constante. En une minute donnée, le cœur va accélérer et ralentir des dizaines de fois. Le cœur dispose de ses propres neurones et neurotransmetteurs ; il contient des cellules spécialisées dites « autorythmiques » qui génèrent des potentiels d’action de manière cyclique et spontanée (influencées par les nerfs orthosympathique et parasympathique) et amorcent les contractions cardiaques.